mardi 12 octobre 2010

ANONYMES hare lawder baltz hernandez lockhart wall gilden rickard

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C'est toujours avec émotion et excitation que je découvre un nouveau lieu dédié à la photo à Paris, ici la photo documentaire. Le Bal, présidé par Raymond Depardon, au fond de l'impasse de la défense, à deux pas de la place Clichy, un ancien dancing d'avant guerre (certains disent dansoir), est beau. Elégant, moderne, blanc, tout à fait fonctionnel. Une réussite avec librairie et une agréable cafétéria qui donne sur le square d'en face.
Le Bal, donc, ouvre ses portes avec une exposition exigeante et audacieuse: ANOMYNES l'Amérique sans nom: photographie et cinéma. Au programme plusieurs auteurs plus ou moins connus, allant du très reconnu Jeff Wall au plus discret Doug Rickard. Tous ont en commun de s'être intéressés aux anomynes de la rue, au monsieur lambda américain. Là où des Français comme Ronis, Cartier-Bresson saisiraient avec romantisme à chaque coin de rue un instant magique voire décisif empreint d'humanisme, ces photographes américains fuient l'anecdotique pour mieux figer l'anodin de façon souvent frontale. Photos frontales, banales et pourtant pleines de charme et de pertinence comme leur référence commune: Walker Evans et sa photographie sociale. Zoom sur certains:
Lewis Baltz a photographié, frontalement donc, le New Industrial Parks de Near Irvine Californie. Ces tirages très fins proposent de magnifiques gris dans leurs cadres blancs.
Chauncey Hare, tel un anthropologue, a immortalisé entre 1968 et 1972 les employés de l'industrie pétrolière dans leurs décors familiers à grand coup de flash et ombre portée associée en prenant soin de ne pas flater ses sujets.
Anthony Hernandez découpe l'espace avec son grand angle dans une série Waiting, sitting, fishing and some automobiles réalisée entre 1978 et 1980.
Doug Rickard avec A new American Picture offre au public une collection de photographies aux couleurs saturées saisies entre 2008 et 2010 sur l'écran de son ordinateur provenant de Google Street View. Corps anonymes et visages floutés, cette Amérique nous apparait ainsi familière et étrange à la fois.


Du 18 septembre au 19 décembre 2010, du mercredi au samedi de 12h à 20h, le dimanche de 12h à 19h, nocturne le jeudi jusquà 22h, au Bal 6 impasse de la défense Paris XVIIIe, tél. 01.44.70.75.50 www.le-bal.fr M° Place Clichy, entrée 4€(tarif réduit 3€)

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