mardi 7 septembre 2010

L'ANSE DE PAULILLE john davies

Paysagiste de la désindustrialisation reconnu comme le démontre son superbe livre  The British Landscape fait d'images contemplatives et analytiques dans une Grande Bretagne post-Tatcherienne, John Davies a posé entre 1999 et 2009 sa chambre photogaphique dans l'Anse de Paulilles (Pyrénées Orientales) à la demande du Conservatoire du Littoral. Ce résident de Liverpool a construit une série de photos en noir et blanc autour des restes de l'usine de nitroglycérine Nobel PRB perdue dans ce bout de France où le désordre de la nature gagne du terrain. A la limite de la démarche topographique, entre les blocs de béton tout en volumes et en angles saillants parfois un peu effrités abandonnés aux assauts de la végétation méditerranéenne se dégage un lyrisme chaleureux où résonne le silence de la désertification. Loin des lumières aux gris nuancées de son île natale, les rayons du soleil sont ici printaniers et les tirages volontairement peu contrastés pour valoriser les détails dans les ombres. Si les prises de vues sont toujours frontales, John Davies varie les distances, et donc les plaisirs, en alternant les plans rapprochés sur les restes de blocaus avec les vues larges dégagées vers l'horizon prise de points hauts qui ont pour avantage d'offrir de larges perspectives et de belles lectures du paysages grâce à une gestion facile de la multiplication des plans. L'Anse de Paulilles, entre pins et gravas, apparait ainsi comme un refuge secret, sorte de paradis un peu perdu, terrain de jeu pour sauvageons. Qui l'aurait cru?

L'Anse de Paulilles de John Danvies, à la galerie Vu' 2, rue Jules Cousin Paris IVe M° Sully-Morland, jusqu'au 27 mars 2010 du lundi au samedi de 14h à 19h. Entrée Libre. www.galerievu.com

A JOURNEY patrick messina

Longtemps portraitiste, Patrick Messina propose aujourd’hui grâce à sa chambre photographique A Journey des paysages sensibles, aérés, hors du temps.


Son Amérique est petite. Tucson Arizona, Chicago, Toronto, New-York, vues de haut à travers le basculement du soufflet de sa chambre noire, semblent adoucies. L’œil rebondit sur des coussins d’air et les métropoles américaines sont figées comme des maquettes. Point d’énergie, point d’agressivité, les angles de béton sont gommés par le flou et l’œil perd ses repères en dominant la situation pour converger vers la mise au point où les autos rouges flashy sont des jouets.

Au bord de l’eau, du Cap à Brest en passant par la barrière de corail, les camaïeux gris-bruns de l’Amérique du nord font place aux dégradés de bleus pastel des stations balnéaires. Les perspectives sont dégagées et le regard glisse cette fois-ci vers un horizon serein sans colère ni tempête. Les voiliers sont élégants et la mer a des reflets d’argent, la mer celle que l’on voit danser dans les golfs clairs parfois à la nuit tombée.

Du 29 janvier au 20 mars 2010, du mardi au samedi de 14h à 19h30 à la Galerie Philippe Chaume 9, rue de Marseille Paris Xe, tél. 01.42.39.12.60. M° République.