mercredi 21 décembre 2011

FACE AU SILENCE christophe agou

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Christophe Agou, exilé volontaire à New-York, est revenu plusieurs fois chez lui en France, dans les monts du Forez. Il y a pratiqué la photographie en liberté, sans code ni tique. Sous une lumière froide et diffuse d'un long hiver crépusculaire, il dresse le portait d'une tribus de paysans en voie d'extinction avec qui il a noué des liens intimes et silencieux. Face au silence est "un journal intîme et singulier d'existences gouvernées par la nécessité du labeur et du poids des saisons". Le territoire y est âpre et rude, les visages sales, les murs décrépis et les toiles cirées sont couvertes de miettes. Le capharnaüm ambiant montre la sédimentation des années. Les hommes semblent logés à la même enseigne que leur bêtes. La terre présente jusque dans les couleurs donne un caractère organique à cette chronique d'une certaine ruralité que Depardon n'aurait pas reniée. A voir, à voir, à voir, avant qu'il ne soit trop tard.


jusqu'au 14 janvier 2012, du mardi au samedi de 13h30 à 18h30 , à la Galerie Fait&Cause, 58, rue Quincampoix Paris IVe, tél. 01 42 74 26 36, métro Les Halles ou Rambuteau , entrée libre.

samedi 14 mai 2011

reGénération2, photographes de demain

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Comme son nom l'indique une expo régénérante de photographies contemporaines, plus ou moins pertinentes, plutôt plus que moins, avec de nouveaux talents à découvrir

jusqu'au 22 mai de 12h à 18h à la Galerie Azzedine Alaïa, 18, rue de la Verrerie paris IVe (derrière le BHV) M° Hôtel de Ville, entrée libre.


mercredi 12 janvier 2011

PAOLO PELLEGRIN

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Bardé de prix, membre depuis 2005 de l'agence Magnum, Paolo Pellegrin couvre les conflits et les catastrophes sur les cinq continents depuis au moins dix ans. Classiques est sophistiquées, ses images granuleuses en noir et blanc montrent nettement la douleur et la complexité des contextes qui l'ont provoqué. Les terres sont noires, les ciels sont chargés, les plans se téléscopent au milieu des fumées des bombardements et les instants sont denses. Des réfugiés en fuite au Kossovo en 1999. Un femme ouvre les bras en 2003 en Irak. Des civils fouillent des décombres à Beyrouth en 2006. Une mère en deuil en 2002 en palestine.  Des soldats qui galèrent, des civils qui souffrent. Des images qui marquent la mémoire.


du 30 novembre 2010 au 29 janvier 2011 de 13h30 à 18h30 du mardi au samedi, à la Galerie Fait & Cause 58, rue Quincampoix Paris IVe, tél. 01 42 74 26 36, métro Rambuteau ou Les Halles, entrée libre.

vendredi 10 décembre 2010

SISTER SELF claudine doury

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Dans les sous sols du bel hôtel particulier de la Scam (Socièté Civile des Auteurs Multimédia), dans une des plus courtes avenues de Paris, à deux pas du parc Monceau, Claudine Doury expose  Sister Self. Son portfolio n'a pas remporté le prix de la Scam Roger pic 2010 - le jury lui a préféré Philippe Marinig pour ses images pastelles de sumotori qui succède ainsi à Michael Ackerman - mais a été remarqué au même titre que les fantômes du ghetto de Vladimir Vasilev. Les trois travaux sont ici présentés au public. En seize photographies, Sister Self met en scène l'adolescence de la propre fille de l'auteur. Dans un univers simple, stylisé, mystérieux et ludique, la jeune fille accompagnée parfois d'un double est en quête de son identité. Pas d'effet d'optique, un travail d'auteur homogène, des cadrages sérieux, des lumières naturellement douces, quelques instants de grâce suspendus, le charme est au rendez-vous. L'intérêt de Claudine Doury pour cet âge, pas si ingrat que cela à en croire ses images, n'est pas nouveau. Ses travaux précédents en témoignent. Self sister est un conte illustré  de moment partagés et construits entre une mère et son "Alice" de fille que Lewis Caroll n'aurait pas reniée.

jusqu'au 30 janvier 2011, de 10h à 18h du lundi au vendredi, à la Scam, 5 avenue Velasquez Paris VIIIe, M° Villiers ou Monceau, entrée libre

mardi 2 novembre 2010

FRANCE 14

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A deux pas de La France de Raymond Depardon et encouragés par ce dernier, France 14, un collectif de 14 photographes, propose en contrepoint sa vision sensible du territoire français. Chaque auteur a fait preuve de singularité. Les lieux photographiés sont aussi différents que les démarches sont opposées. Pendant que le "sudiste" Jean-Christophe Béchet nous livre sa version du Nord loin de tout folklore chti', "l'expatrié" Olivier Cullman expose l'ambassade de New Delhi (territoire français) vue du plafond (et non du ciel) dans une série astucieusement intitulée Hors Sol. Pendant que Julien Chapsal s'est intéressé dans (Où) suis-je aux ambiances vides des zones pavillonaires, Olivier Jobard est retourné, 20 ans après son premier reportage, à Chanteloup pour suivre Amina, Mohamed, Thomas, Ercan et Pisey dans leur quotidien et dresser ainsi le portrait d'une cité de banlieue dans la plus pure tradition du photoreportage humaniste. Au milieu de cet agencement disparate de points de vue, quelques perles. Le voyages en périphérie de Cyrus Cornut vaut à lui seul le déplacement. L'architecture parfois délirante et souvent décriée de banlieue, comme les choux de Créteil ou les tours nuages de Nanterre, est ici magnifiée grâce à des ciels jaunes, mauves ou roses saisis à la tombée de la nuit. Un nouveau regard sur un sujet maintes fois exploité, cela ne se boude pas. Malik Nejmi nous fait découvrir en couleur et avec grâce l'émouvante communauté laotienne d'Orléans, qui plus de trente ans après que leurs boat-people de parents aient débarqué en France, se trouve tiraillée entre sa culture d'origine et la modernité de la socièté française. Mention spéciale aussi à Gilles Coulon, qui dans sa série Hiver(s) a su saisir à l'aide de son moyen format le froid à travers les nuances de blancs de paysages enneigés où la terre se confond parfois avec le ciel.

du 30 septembre au 21 novembre, le lundi de 14h à 20h, du mardi au samedi de 10h à 20h, le dimanche de 13h à 20h, à la BnF François Mitterrand, quai Francçois Mauriac Paris XIIIe, M° bibliothèque-François-Mitterrand, tél. 01.53.79.53.79 www.bnf.fr, entrée libre

mercredi 27 octobre 2010

CAMPAGNE FRANCAISE - FRAGMENTS thibaut cuisset

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Pendant que Raymond Depardon présente sa France à la BnF, Thibaut Cuisset, ancien résident de la Villa Médicis à Rome, expose ses fragments d'une campagne française à l'Institut de France dont il a reçu le prix de la photographie. Cette campagne est, elle aussi, photographiée frontalement à la chambre. Là s'arrêtent les comparaisons. L'Ardèche, la Haute-Loire, la Lozère, l'Aveyron, l'Aisne ont été photographiés ici de face entre mars et août 2010. Les perspectives y sont dégagées et les plans harmonieusement gérés grâce à des choix de points de vue judicieux. Ces paysages déserts et inertes sont présentés sous des ciels  presque blancs où les lumières froides chargées de brumes atmosphériques voilent pudiquement les choses. Contemplatif et descriptif, le regard de Thibaut Cuisset valorise les nuances des couleurs pâles en s'effaçant devant son sujet. C'est dans cet effacement presque total que se trouve l'audacieux parti-pris de l'auteur qui présente ainsi une sorte de page blanche au public, qui, livré à lui-même, doit trouver par ses propres moyens ce qu'il y a à voir dans ces vues qui lui sont présentées. Un jour en Ardèche dans un village enneigé, Thibaut Cuisset a vu un très joli rideau bleu turquoise et c'était très beau.

du 21 octobre au 17 novembre 2010, du mardi au dimanche de 11h à 18h fermé le 17 novembre, à l'Institut de France Académie des Beaux-Arts salle Comtesse de Caen, 27, quai Conti Paris VIe, M° Pont Neuf, entrée libre.

mardi 26 octobre 2010

VARIATIONS harry callahan

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Talent et éclectisme sont au menu de l'exposition d'Harry Callahan né en 1912 à Détroit, décédé en 1999 à Atlanta. Classique parmi les classiques, les oeuvres noir et blanc de Callahan  nous rincent l'oeil au sens propre et nous rappellent que la simplicité, l'épure voire un certain minimalisme proposent souvent le chemin le plus court vers l'émotion. Les sujets sont divers: photos de littoral à Cape Rode en 1973, nus de sa femme Eleanor plus tôt, passants dans les rues de Chicago en 1961... Harry Callahan a suivi son humeur, sautant d'un sujet à l'autre comme porté par le vent sans jamais chercher à construire un discours photographique qu'il a toujours fui. Il n'a jamais été un photographe concerné mais un miltant de la photographie qui avait la foi en son médium. Il a cependant pratiqué tout au long de sa carrière de façon compulsive une photographie cohérente et sans contrainte, expérimentale et ludique faite parfois de lumières grises et délicates ou d'ombres contrastées qui découpent l'espace, de compositions graphiques appuyées sur des cadrages frontaux et rigoureux où là encore tout repose sur la distance juste au sujet. A voir et à déguster.

du 7 septembre au 19 décembre 2010, du mardi au dimanche de 13h à 18h30, le samedi de 11h à 18h45 nocturne le mercredi jusqu'à 20h30, à la Fondation Henri Cartier-Bresson, 2 impasse Lebouis Paris XIVe M° Gaité, tél. 01.56.80.27.00 www.henricartierbresson.org , entrée 6€ (3€ tarif réduit) gratuit en nocturne.